Il est temps d'en finir avec la fixation d'objectifs...
Il est temps d'en finir avec la fixation d'objectifs...
Depuis des années, nous perfectionnons nos outils de fixation d’objectifs.
SMART, OKR, KPI… tout un arsenal méthodologique censé rendre nos ambitions plus claires, plus mesurables, plus performantes.
Pendant 20 ans, j'ai accompagné de grandes entreprises et des institutions publiques à mettre en oeuvre des entretiens annuels. J'ai formé des centaines de managers à les conduire du mieux possible et à fixer des objectifs mesurables.
Aujourd'hui, je n'y crois plus et je vous explique pourquoi.
❌ L'OBJECTIF OBSTRUE LA VUE
Étymologiquement, objectum signifie “ce qui est placé devant, ce qui obstrue la vue.” Autrement dit : ce que nous plaçons devant nous — nos “objectifs” — peut nous aveugler, nous empêcher de regarder autour, et plus loin. Or c'est exactement ce dont nous avons besoin.
❌ UN BON OBJECTIF EST 100% MAITRISABLE
L'atteinte d'un “bon objectif” devrait dépendre à 100 % de la personne auquel il est assigné. Or, dans la vraie vie, c'est loin d'être le cas... et de moins en moins car...
❌INJONCTIONS PARADOXALES
Les organisations matricielles et la complexité du monde dans lequel nous évoluons génèrent des injonctions paradoxales. Résultat : l'atteinte de l'objectif numéro 2 est parfois incompatible avec l'objectif n°1... fixés à la même personne ou à la même entité.
❌L'OBJECTIF EST UN LEVIER DU MONDE D'HIER
La quête de performance qui vise des objectifs précis avec optimisation des moyens est adaptée à un monde stable et abondant en ressources, ce qui n'est plus le cas.
ALORS ON FAIT QUOI ?
✅ Co-définir des intentions à 6 mois / 2 ans et des priorités mensuelles, voire hebdomadaires ; les réajuster fréquemment
- Une intention donne une direction, sans enfermer.
- Une priorité oriente les actions, sans les rigidifier.
Et surtout, elles encouragent la responsabilité, l’ajustement, et la lucidité, nous obligent à partager une vision systémique de nos environnements interne et externe.
✅ Viser la robustesse
C'est à dire, maintenir une entreprise viable malgré les fluctuations et la pénurie de ressources dans un monde instable.
Cela implique d'avoir des marges de manœuvre, de stimuler la coopération (et pas la compétition), l'expérimentation, l'erreur, les plans B, et d'explorer des voies alternatives.
Comme le souligne Olivier Hamant : "les êtres vivants sont robustes parce qu'ils ne visent pas un objectif unique d'efficacité, mais s'adaptent sans viser la performance maximale".
La distinction entre "objectifs" et "intentions" va au delà même des 2 paradigmes sur lesquels ils reposent :
Le mot intention vient du latin intentio, dérivé de intendere qui signifie : “tendre vers”, “diriger vers”, mais aussi “se concentrer sur”, “appliquer son esprit à ”Intentio » désignait chez les Latins : une tension (physique ou mentale), un effort tourné vers quelque chose, une orientation de l’esprit.
🎯 En résumé
Objectif = objectum → ce qui est placé devant, ce qui peut obstruer la vue.
Intention = intendere → tendre vers, orienter, diriger son énergie dans une direction.
C’est toute la différence :
📌 L’objectif cadre et enferme.
📌 L’intention oriente et ouvre. Elle est exploratoire.
Alors, êtes-vous prêts à changer de paradigme ? Déjà fait ? Partagez vos expériences en commentaires, débattons !